Ainsi notre action porte essentiellement sur trois grands sujets :
- Mini-infrastructures : creusement d'un puits, installation de cellules solaires pour alimenter un village, création d'une école, …
- Mise en place de micro-coopératives ou d'associations de microcrédit,
- Assistance à l’initiative de certains habitants à titre personnel ou familial dans la création et le développement d'exploitations agricoles, commerciales, artisanales, tirant parti des ressources et du marché locaux et utilisant des méthodes performantes.
Considérons que notre contribution, pour ce qui concerne les districts français et le nôtre en particulier, est principalement tourné vers le premier de ces sujets nommé plus haut mini-infrastructures.
S’il est tout à fait respectable et louable de demeurer sur cette démarche et d’en démultiplier les effets bénéfiques, il m’apparait comme évident qu’elle ne suffit plus à « remplir » notre mission rotarienne en regard de l’axe stratégique du mois.
Longtemps fondé, dans une considération nationale de la problématique, sur l’observation des variations du PIB, le développement économique donne sens aujourd’hui à un aspect que les théoriciens, depuis les années 1960 jusqu’à l’aube de l’an 2000, avaient soit ignoré ou pour le moins marginalisé : l’importance du facteur humain.
Le Rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, plus connu sous la dénomination Rapport Stiglitz, Sen et Fitoussi (2009), retient, entre autres indicateurs, les conditions de vie matérielles (revenu, consommation et richesse), la santé, l’éducation, les activités personnelles dont le travail, la participation à la vie politique, les liens et rapports sociaux, l’environnement (état présent et à venir) et l’insécurité, tant économique que physique. Il y a lieu de prendre en compte également le degré de violence de la société, de la xénophobie, de la criminalité et des inégalités. Les conséquences des effets de ces différents domaines sont amplifiées lorsqu’ils se cumulent.
Dans ces conditions, la notion de développement économique telle que nous l’entendons, qu’il soit local ou plus global, ne s’apparente pas à une unique considération d’aide infrastructurelle ; ce n’est pas le seul apport matériel qui génère le développement mais également la mise en perspective de celui-ci dans une contextualisation humaine culturelle, environnementale qui fait de cet élément la partie d’un tout ; dans le même esprit, il est intéressant de mettre en perspective, avec les bénéficiaires, les différentes projections que l’on peut faire de l’acquisition, avec notre aide, d’un matériel, d’un bâtiment, d’un équipement ; certes le besoin identifié revêt une nécessité immédiate MAIS n’est-il pas aussi de notre responsabilité de situer cette nécessité dans le temps, dans l’évolution et dans toutes les thématiques que je viens de citer et qui sont si proches de nos axes stratégiques ? La participation au développement économique ne repose pas uniquement sur l’apport d’un bien ou d’un service mais également sur tout ce qui l’accompagne ; la vision du don efficace n’existe qu’en regard d’un schéma qui englobe l’intégralité des facteurs de son usage.
Cette considération constitue l’un des aspects différenciants entre le Rotary International et les organisations humanitaires : nous ne sommes pas les acteurs de l’urgence mais bien ceux de la pérennité.
Avec toute mon amitié,
Jean-Jacques TITON