Développement économique local
Beaucoup de Rotariens souhaitent des actions de proximité pour la meilleure visibilité locale de leur propre club, et une couverture plus médiatisée pour une action nationale telle que « Espoir en Tête ».
Je me rappelle que lors de ma participation à la Convention Internationale à Birmingham, au Royaume-Uni, une page a été réservée sur un journal local annonçant les retombées chiffrées de cet évènement sur l’économie locale.
Sur le site du Rotary International, depuis quelques années, chaque club est invité à renseigner l’estimation et le résultat de ses activités en nombre d’heures passées par ses membres et en somme d’argent.
Pourquoi est-il si difficile de faire chiffrer les retombées économiques de nos activités ? Est-ce lié à la culture ? Est-il un tabou d’évoquer tout ce qui a un rapport avec l’argent ? N’est-ce pas un bon moyen de comptabiliser le degré d’implication des membres ?
Le sixième et le dernier axe stratégique du Rotary International est justement « le développement économique local », après les 5 autres :
• Paix et résolution de conflits
• Prévention des maladies
• Eau et assainissement
• Santé de la mère et de l’enfant
• Alphabétisation et éducation de base.
Cet axe correspond bien au souhait des Rotariens qui réclament la proximité des bénéficiaires de leur actions, pour la meilleure visibilité dans la cité. La meilleure visibilité, la meilleure notoriété, permet de mobiliser plus de monde, plus de sympathisants, éventuellement favorise le recrutement de nouveaux membres.
Monter une action qui vise au développement de l’économie locale nécessite une analyse approfondie de la situation, pour identifier les obstacles au développement : la difficulté en création d’emploi, en accès à l’emploi, à la formation professionnelle, l’extrême pauvreté, etc.
Elle peut se concrétiser en forme d’action professionnelle : promotion des métiers, participation à l’orientation professionnelle, parrainage des chercheurs d’emploi ou de stages d’entreprise, promotion d’esprit d’entreprise… Elle peut aussi aboutir à une action pour l’alphabétisation ou la lutte contre illettrisme, ou encore à une action pour la jeunesse, parrainage à l’échange de jeunes, Ryla, bourse d’étude…
Elle peut aussi utiliser les nouveaux dispositifs recommandés par le Rotary International, tels que l’UDC « Unité de développement communautaire » et l’Amicale d’Action du Rotary ». Le premier dispositif facilite la création des liens avec les non Rotariens sensibilisés pour une cause du développement économique et local, alors que le second favorise des liens horizontaux au-delà des clubs entre les Rotariens experts dans un domaine, pour agir rapidement et durablement pour une cause : parmi les Amicales d’Action, certaines concernent bien le développement économique et local : « Microcrédit et développement local » et « Population et développement »
Le temps que chaque Rotarien passe pour une action, est aussi utilisé pour nouer des liens – la chaine humaine de solidarité avec les bénéficiaires, les autorités locales, les sympathisants, ce qui crée la richesse du Rotary. Cette richesse pourrait réaliser la magie du Rotary.
Une action pourrait commencer par une prise de conscience par un Rotarien qui organise une conférence à thème invitant un expert sur le sujet, pour sensibiliser les Rotariens pour la cause, et mener une réflexion du club : « que peut-on faire en qualité de Rotarien ? »
Beaucoup de Rotariens se demandent pourquoi nous versons la contribution à la Fondation Rotary pour aider des populations d’un pays lointain. Mais nous pouvons parfaitement demander une subvention de la Fondation pour un projet de développement économique et local. Dans le monde globalisé, tout a une conséquence sur le plan local. Et pourquoi un Rotarien ne peut-il pas nouer un lien pour rapprocher les continents en faisant concorder les besoins d’un pays et les compétences correspondantes d’un autre pays ?
J’ai rencontré un Gouverneur du District Indien qui cherche à faire apprendre le métier de vigneron et la technique de vinification dans son pays à distance, par e-learning. Les Rotariens vignerons Varois ne peuvent-ils pas saisir cette opportunité pour développer un échange équilibré… en définissant la contrepartie qui pourrait être aussi le moteur du développement dans les deux lieux à distance. Voilà un projet qui pourrait profiter de la magie du Rotary.